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Carnet : Du 10 juillet au
22 août : un été à Magadan
Du
1er au 10 juillet 2005
Du 15 juin
au 1er juillet
Du 27 mai au 15 juin
Du 22 au 27 mai : Tynda/Iakoutsk
Du 17 au 22 mai : Moscou - Tynda
en train par le Bam
Du 13 au 17 mai : Moscou
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Carnet
publié le 15 12 05
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Nous quittons nos terminators de pompiers le cœur
en peine. Nous venons de vivre une traversée si forte
! Ils nous déposent à Iagodnoïe aux bons
soins de Tatiana Timochena, responsable du centre social
de la ville. Tatiana nous attendait. Une de ses amies d’enfance
habitant maintenant Marseille lui a envoyé en janvier
dernier un article du journal de l’association "
Perspectives " concernant notre voyage. Elle nous accueille
avec chaleur et nous fait visiter sa ville. Nous passons
de longues heures à discuter de ses activités
au centre social, au sein de son association de femmes "
Nous sommes des Kolymaises " (voir Rencontre). Comme
partout le long de la route, Iagodnoïe est à
moitié désertée. Un parc centenaire,
fierté des habitants, adoucit l’aspect fantôme
de la ville. |
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Tatiana Timochena |
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Iagodnoïe
vue des collines |
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Iagodnoïe désertée |
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Les filles de la bibliothèque
Nous passons une soirée mémorable avec Olga,
Liouda, Nina, les « filles de la bibliothèque
» et Youri, le frère de Liouda, sur les bords
de la rivière Iagodnoïe. La bière coule
à flot. Le feu de bois monte haut dans le ciel. Les
rires fusent. Tout le monde y va de son anecdote ou de ses
souvenirs de jeunesse, pionniers ou komsomols. La soirée
se termine vers 4 ou 5 heures du mat. Nous avons des crampes
aux zygomatiques.
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Trinquons
à la rencontre
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Géraldine
et Valérie |
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Cuisine
au feu de bois |
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Nous
visitons le tout nouveau musée de la Kolyma, ouvert
par Ivan Panikarov qui vient de s’installer dans ses
nouveaux locaux. Il y a presque 20 ans, Ivan décide
de réunir tous les documents, photos et articles
possible concernant la répression dans la région.
Plus de 20 000 clichés récupérés
dans les poubelles ou donnés par des gens retracent
le destin des milliers de personnes qui sont passées
par les camps.
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Valérie
et Youri |
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Le
musée d'Ivan |
Des tableaux, des casquettes numérotées, des
barbelés, de la vaisselle faite avec des boîtes
de conserve, des tamis de chercheurs d’or, etc. Ivan
a trouvé tout ces objets sur l’emplacement
des anciens camps lors de ses randonnées. Un vrai
travail de fourmi pour cet amateur qui utilise tout son
temps libre pour offrir aux futures générations
la possibilité de savoir qui elles sont.
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Le musée de la
Kolyma |
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Ustensiles |
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Avec
Tatiana, directrice de la bibliothèque |

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Pont de fortune sur la Débine
Après une semaine à
Iagodnoïe, le temps est venu de rejoindre Magadan.
Un faux départ : le bus est en panne. Un autre faux
départ : le bus ne circule pas pour cause de route
rendue impraticable par la pluie. Nous optons alors pour
un minibus privé qui va contourner la route de la
Kolyma par la forêt. Nous ne partons pas seuls, un
autre minibus nous suit. Et c’est tant mieux, car
après deux heures de route, fin du voyage pour vos
petites Françaises. La Débin, rivière
tumultueuse, a emporté dans sa rage un mètre
de route… juste à l’entrée du
pont.
Nous nous imaginons retourner à Iagodnoïe en
attendant que Monsieur climat soit plus clément.
Mais c’est oublier que nous sommes en Russie et que
rien n’est impossible, surtout lorsque vous êtes
entourées de vrais moujiks.
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Le pont cassé
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On cloue, on visse, on attache... |
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Le pont est fini |
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La voiture passe |
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Ils coupent les troncs |
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La coupe du bois |
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Construction du pont, encore,t toujours |
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Même
en pleine taïga, il y a toujours un chasseur, un ermite,
un laveur d’or qui possède une tronçonneuse…
En 20 minutes, trois arbres sont coupés, élagués,
taillés, assemblés, noués, cloués,
fixés... et les minibus passent sur ce pont de fortune.
Sacrés bonshommes !
Nos anges gardiens : Galina, Dieïa, Tania, Olga et
toutes les autres...
Nous nous installons dans un appartement en plein centre
ville grâce à Galina Vladimirovna, amie de
Tatiana, de Iagodnoïe. Nous sommes de nouveaux chez
nous. Galina, la soixantaine très élégante,
ancienne géologue, est devenue professeur d’informatique
lors de la perestroïka, quand les budgets de la recherche
géologique ont été coupés. En
parallèle, elle s’occupe d’une association
féminine. |
Construction
du pont de fortune |
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[voir Rencontre].
Elle devient notre maman de Magadan et veille sur
nous, tout en nous laissant beaucoup d’indépendance.
Elle nous organise un emploi du temps de ministres et nous
présente toute l’intelligentsia de Magadan...
(Géraldine est de Marseille, il faut l’excuser).
Profs de fac, historiens, écrivains, peintres, «
bardes », médecins, bibliothécaires.
Jusqu’à dix heures de conversation par jour
sur leur pays, leur histoire, leurs rêves, leurs espoirs.
Très honnêtement, notre séjour à
Magadan a été si riche qu’il serait
impossible de tout vous raconter. Ce serait très
long et jusque-là, on ne peut pas dire que la brièveté
nous ait caractérisées. Alors nous avons décidé
de vous montrer en photos et en légendes des moments
choisis et quelques-uns de nos amis que vous avez déjà
rencontrés au fil de nos reportages. |
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" Être une femme libérée, tu sais,
c’est pas si facile... "
Nous sommes invitées à nous rendre dans un
club de femmes qui font du canevas. Nous nous attendons
à passer une après-midi morose auprès
de vieilles filles ennuyeuses. Eh bien, pas du tout. Nous
découvrons des femmes de tous âges, sympas
et amusantes. En particulier Galina et Olga, avec qui nous
sympathisons. Galina, grande blonde hyperpéchue,
un vrai moulin à paroles. Olga, mi-rires, mi-larmes.
Lucie, brune souriante aux grands yeux étonnés.
Femmes « cosmo », à la recherche du bonheur,
qui, malgré tous leurs soucis, ont décidé
de réagir et de sourire à la vie, avec ou
sans homme. Elles lisent tous les journaux féminins,
les bouquins de psycho et rencontrent (pour les célibataires
et divorcées) leurs mecs sur Internet. Quelques soirées
encore bien arrosées et de grands débats sur
le bonheur, sur l’importance d’être «
soi ». Bref, des soirées de nanas. |
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Tatiana, Olga et Lucie |
Oust-Omtchoug
Nous quittons Magadan pour passer quelques jours à
Oust-Omtchoug, sur la partie sud de la route de la Kolyma.
Nous devions aller à Boutoubytchag, un des principaux
camps de la Kolyma dont il reste de nombreux bâtiments.
Mais là encore, la route est très mauvaise
et cette fois-ci, il n’y a pas de camion de pompiers
providentiel. Génia et Larissa tentent quand même
de nous y emmener dans leur " Zaparozhets ", une
belle petite voiture bleu ciel. Nous n’irons pas très
loin, mais à notre grand étonnement, la petite
cousine soviétique de la Simca traverse courageusement
quelques rivières. Une bien belle journée
sous le soleil. Tant pis pour le camp. Génia, amoureux
de sa région, nous fait découvrir les plus
beaux coins et nous concocte au passage de bons chachliks
(brochettes). Les émotions, ça creuse !
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Génia et Larissa |
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Zaparozhets |
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Derrière ces
belles montagnes |
Un samedi à la datcha
Un séjour en Russie sans une journée à
la datcha, c’est comme un bon dîner sans fromage.
Galina nous invite à quelques kilomètres de
Magadan pour une journée « extrême ».
Au programme : cueillette de champignons (ne pas se perdre
: gare aux ours !), visite de potagers et de serres (comment
chauffer une serre avec rien), dégustation gastronomique
et vodka à volonté. Et parce qu’il ne
faut jamais faire les choses à moitié, nous
testons aussi l’alcool à 96 °. Ça
saoule pas, mais ça arrache ! Les champignons ont
été cueillis avant, rassurez-vous ! De toute
façon, il n’y a quasiment pas d'espèces
vénéneuses par ici. Nous ne risquons donc
rien en acceptant le seau de champignons qui nous est offert...
si ce n’est de passer trois heures à les nettoyer.
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Tatiana devant la datcha |
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Préparation
de l'akrochka |
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A votre santé |
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Sveta et Dieia |
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La chasse a été
bonne |
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L'épouvantail |
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Comment chauffer une serre |
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Tatiana et Ella |
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Un petit verre |
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Leçon de bania
Galina, encore elle, nous emmène dans la datcha d’une
de ses amies. Au programme : bania et heu..., vodka ! Le
bania est un bain de vapeur entre le hammam et sauna, alternant
vapeur et douche froide, ou plongeon dans la rivière
quand il y en a une. Nous avons avec nous un spécialiste
du bania et des veniki (bouquets de branches de jeunes bouleaux).
Quelques règles de base : |
Retour en ville |
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Ne pas se perdre |
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1-
Se déshabiller. Dans les bains municipaux, les hommes
et les femmes sont séparés. Les gens se mettent
nus. Pour les banias privés, lorsque c’est
mixte, les gens portent un maillot de bain;
2- Toujours avoir la tête couverte dans la salle de
vapeur;
3- Ne pas jouer les héros. Écouter son corps
et sortir dès que le cœur s’emballe ou
que les ongles des pieds et des mains chauffent;
4- Prendre ensuite une bonne douche ou un bon bain glacé…
ou se rouler dans la neige quand il y en a;
5- Se reposer. Boire un verre de kvas ou de thé.
Rien de tel pour se réhydrater. Attendre que le cœur
se calme pour y retourner;
6- Après un ou deux bains de vapeur, retourner dans
l’étuve avec une bonne copine. Faire monter
la température en jetant de l’eau ou du kvas
pour l’odeur (boisson fermentée à base
de pain, d’eau et de sucre ou de miel) sur les pierres
brûlantes; |
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Bania privé |
7-
Faire tremper les veniki pour qu’ils soient souples
et à bonne température;
8- S’allonger sur la planche supérieure et
se laisser « frapper » crescendo des pieds aux
épaules. Idéal pour la circulation du sang;
9- Tant que vous n’êtes pas rouge cramoisi,
surtout après une séance de veniki, il faut
recommencer !
C’est tout simplement top. Rien ne vaut un bon petit
gueuleton et une bouteille de vin après le bania.
Nous apprenons ce jour-là mille et une manières
d’ouvrir une bouteille sans tire-bouchon et croyez-nous,
nos amis débordent d’ingéniosité.
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Au bain |
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Derrière le
bania, le ruisseau! |
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Tout le monde y va |
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Un week end à Ola et aux Trois Frères
6H00 du matin, nous sommes fin prêtes pour un week
end rando organisé par nos bienfaitrices. Le temps
est gris et il pleuviote, Irina, notre guide nous attend
au bas de l’immeuble, la rando est annulée.
Pour nous consoler, elle nous invite à manger des
blinis au caviar chez elle. Bavarde comme une pie, Géraldine
a du mal à suivre le fil de la pensée d’Irina.
Elle nous présente sa fille Macha et un ami (futur
gendre ?). Nous partons tous à Ola. Irina a décidé
de nous montrer les plages ou sont arrivées les premières
expéditions scientifiques. |
Devant le bania |
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1000 et 1 façons
d'ouvrir une bouteille |
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Nous
faisons une grande balade sur la plage. Des pécheurs,
après un accueil plutôt bourru, entame une
longue discussion avec Irina et Géraldine. Géraldine
est en train de craquer pour les beaux yeux de l’un
d’entre eux (c’est vrai, il avait beaucoup de
charme). Tellement sous le charme, qu’elle en oublie
de prendre des photos. Donc vous ne le verrez pas ! Ils
nous offrent du caviar et du poisson séché.
On est invité à aller à la pêche
avec eux l’année prochaine.
Nous quittons à regret nos pêcheurs (enfin
surtout Géraldine) pour aller voir à Ola des
amies d’Irina. Nous passons une excellente journée
en compagnie de Nina et Irina (elles portent le même
nom) à faire devinez quoi ? à manger du caviar,
bien sûr !
Le lendemain nous profitons de la marée basse pour
aller voir une curiosité locale : les Trois Frères.
Non, ce ne sont pas trois beaux jeunes hommes de la région.
Mais trois rochers, battus par les vagues de la mer d’Okhotsk.
Il faut environ 2 heures de marche le long de la plage pour
aller au plus près des rochers. Nous sommes parfois
obligées d’enlever nos chaussures pour traverser
les petits cours d’eau qui nous empêche de passer.
Nous papotons encore avec un pêcheur qui vit là
avec ses 4 chiens, au milieu de nulle part depuis dix ans.
Accessible uniquement à marée basse, son petit
bout de terre semble totalement isolé du reste du
monde. Il n’est pas emmerdé par les touristes
! Mais nous devons nous dépêcher la marée
remonte vite. Quelle belle matinée. Une grande bouffée
d’oxygène avant de retrouver le stress de la
vie parisienne.
Et oui, c’est notre dernier week end à Magadan.
Nous rentrons à Moscou les bras chargés des
cadeaux dont on nous a couvertes tout au long de la route.
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Les trois frères |
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La baie de Guertner |
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La baie de Guertner |
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Les vagues de la mer d'Okhotsk |
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Balade sur la plage
face aux 3 frères |
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Valérie |
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Valérie, Irina et Macha |
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Irina, Macha, Nina
et les autres... |
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